Le requin mako (Isurus oxyrinchus) est « En Danger Critique d’extinction » en Méditerranée. Or, la pêche et la vente de ce requin est toujours signalée dans plusieurs pays méditerranéens, mais aussi en France (dernier cas, sur les étals d’un Intermarché).
Depuis 2014, le programme « Requins de Méditerranée » de Longitude 181 se bat pour protéger le mako et les 21 requins qui figurent avec lui sur la Liste Rouge de l’UICN. Discussions avec les pêcheurs, création d’un réseau d’ONG au niveau méditerranéen, toutes ces actions ne seront efficaces que si chacun d’entre nous fait le relai à son niveau. Aidez-nous, parlez-en autour de vous !
Victime de la pêche au thon et espadon
Le requin mako est l’une des espèces les plus menacées de Méditerranée, avec le requin blanc, le taupe, mais aussi le requin bleu ! Depuis 2007, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) l’a inscrit en tête de sa Liste Rouge. Il est aussi classé « Vulnérable » sur l’ensemble de l’Atlantique nord-est. Malgré ces alertes répétées, les populations de mako ont été décimées : elles ont chuté de 99 % en Méditerranée… victimes collatérales de la pêche à la palangre ou au filet dérivant qui cible les thons et espadons.
Inscrit dans les conventions internationales
Pourtant, le mako devrait être mieux protégé : il est inscrit dans les annexes « Espèces strictement protégées » de la plupart des conventions internationales : Annexe II de la Convention de Barcelone (sur la biodiversité de la Méditerranée), Annexe II de la CMS (sur les espèces migratrices), Annexe I Mde Requins, Annexe II de la Convention de Berne (sur la vie sauvage en Europe). Tous les États signataires de ces conventions doivent mettre en place les dispositions réglementaires correspondant à cette inscription. Ces États devraient notamment interdire : « toutes les formes de capture, de détention ou de mise à mort intentionnelles » et « la détention et le commerce interne de ces animaux, vivants ou morts, y compris des animaux naturalisés ou de toute partie ou de tout produit, obtenus à partir de l’animal ».
Alors comment expliquer que son commerce perdure ?
Est-il possible de passer outre la loi, ou la loi n’est-elle pas aussi forte dans les Océans que sur Terre ? Ces animaux sont-ils vraiment protégés ? Comment expliquer que les requins protégés soient péchés et vendus pour la consommation, la médecine ou encore le textile alors que de nombreuses conventions les placent dans le top des espèces en danger ? Comment expliquer, que certains commerçants, peu scrupuleux ou peu informés, s’enrichissent sur le dos de ces espèces fragiles ? Que faire, lorsqu’on est humain, et choqué par de telles pratiques ? Est-il possible d’agir ?
Tous acteurs
Chacun d’entre nous, dans sa vie de tous les jours, est confronté à des situations déplaisantes. Ce qui nous définit, ce n’est pas ces situations, mais la façon dont nous réagissons. Lorsque certains évènements deviennent déplaisants, comme la vue d’un requin sur l’étal d’un poissonnier ou la vente de cartilage dans un magasin bio, il appartient à chacun d’agir selon ses valeurs et ses convictions. Prévenir les commerçants et usagers, discuter, les informer, est une méthode qui a déjà et qui continue à faire ses preuves aujourd’hui. S’engager pour les Océans ne veut pas nécessairement dire partir sur un bateau aux confins du monde armé jusqu’aux dents…
S’engager pour les Océans commence par certains gestes du quotidien, et parmi eux, une vigilance accrue quant au respect de notre bien commun le plus précieux : la biodiversité.
Rejoignez Longitude 181, porteur de la Voix de l’Océan !
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