Mélissa Cousin et Charles Moyac (EELV) tirent la sonnette d’alarme quant à la situation de la Réserve marine.
Certains élus des conseils municipaux de mairies de la côte Réunionnaise la plus affectée par la gestion de la “crise requins” n’hésitent pas un instant à mettre de l’huile sur le feu de façon irresponsable en désignant la Réserve Marine comme un “garde manger pour les requins”. Ils usent régulièrement de leur position pour diffuser dans la presse locale des articles haineux à l’encontre des scientifiques, des associations écologistes, et,plus largement, de toute personne qui ne serait pas de leur avis.
Ils constituent à eux seuls des freins notables dans la mise en place de solutions acceptables pour tous.
Dans ce contexte tendu, il est appréciable que deux élus de l’opposition puissent faire entendre leur voix, qui est aussi celle de la majorité silencieuse qui n’use pas de son droit d’expression de peur de représailles violentes.
Et pour illustrer notre propos, vous ne pourrez plus retrouver cet article sur Imazpress Réunion, celui-ci ayant été retiré, certainement suite à des pressions virulentes… Vous pouvez néanmoins encore accéder aux articles précédents encore en ligne sur http://www.ipreunion.com/rechercher/page/1/&?keywords=melissa+cousin
Dans cette situation, il est encore plus important de connaître et de relayer le texte ci-dessous condamné par la censure locale :
“On assiste, effarés, à un véritable travail de sape de la part des élus de la Région, de Saint-Paul et de Saint-Leu”, se désole Mélissa Cousin. “On espère, sûrement vainement, que les élus reviendront à la raison et ne mettront pas la réserve en coma artificiel en lui retirant ses moyens de fonctionner”, poursuit-elle, alors que la Région a déjà annoncé qu’elle retirait ses subventions.
“Des mensonges”
La conseillère municipale d’opposition de Saint-Paul regrette que la Réserve serve de “bouc émissaire” et pointe du doigt des “mensonges et contre-vérités” : “Pour justifier le retrait des subventions, la Région argue qu’il n’y a pas le droit de pêcher le requin dans la réserve et qu’il est impossible d’en débattre au sein du GIP. Mais c’est faux”, s’indigne-t-elle. “Il y a neuf dispositifs, sept palangres dans le périmètre général et deux en zone de protection renforcée”. Elle affirme : “Nous ne sommes pas contre la pêche de requins, à condition qu’il y ait une caution scientifique et un suivi.” L’écologiste déplore d’ailleurs le discrédit jeté par certains élus sur les scientifiques, l’estimant dangereux. “Le risque est qu’en cas de grosse crise sanitaire, la population ne les écoute plus”.
Par ailleurs, alors qu’un “effet réserve” est mis en avant par certains politiques, Mélissa Cousin veut faire savoir : “12.000 heures de pêche sur 26.300 ont concerné la Réserve. Or, seules 6% des captures de requins ont eu lieu dans la réserve”. Pour elle, c’est clair, il y a véritablement “une volonté de monter la population contre la Réserve”.
De son côté, Charles Moyac tient à rappeler que “100% des attaques ont eu lieu quand il était interdit d’aller à l’eau” et que “10 attaques mortelles ont eu lieu avant la création de la Réserve”. L’élu en profite pour souligner : “Si les requins s’approchent de nos côtes, c’est parce qu’il y a une surpêche au large qui vide l’océan en nourriture. Les squales se rapprochent car ils ne trouvent plus à manger. D’autre part, la mauvaise qualité de l’eau rejetée, qui les attire aussi, est un point primordial”.
“Un outil de clivage politique”
“Il y a une véritable défaillance de gouvernance”, résume-t-il. Le porte-parole d’EELV-Réunion dénonce ici non seulement les positions de Didier Robert, lui reprochant une manipulation de l’opinion publique, mais aussi celles du préfet, “qui se réfère à Patrick Florès, un élu agressif qui doit satisfaire ceux qui l’ont élu”, ainsi que celles du maire de Saint-Paul, “qui cherche à satisfaire la partie de son électorat qui crie le plus fort”. Il constate : “Le lobbying et la vociférations d’une partie extrémiste et non représentative des surfeurs ont fonctionné”.
“Il faut reposer correctement le débat pour mettre en place des solutions efficaces”, reprend Mélissa Cousin, regrettant que cette crise ne soit devenue un “outil de clivage politique”. L’élue tient à rappeler l’intérêt d’avoir une Réserve marine pour protéger l’écosystème. “Il y a un argument environnemental qui ne doit pas passer à la trappe sous prétexte que ça donne des boutons au président de région”, tâcle-t-elle, avant de conclure : “Il faut la préserver et il faut un suivi scientifique, car la région veut régler par la pêche ce que la pêche a déréglé à une époque en surpêchant le requin de récif”.
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