Depuis fin juillet, le drone Sphyrna de Sea Proven sillonne les canyons sous-marins au large de Toulon à la recherche des cachalots. Son but : enregistrer avec 5 hydrophones les clics émis par les cétacés pour retracer en 3D la trajectoire qu’ils suivent en plongée, mieux connaître leurs comportements, mais aussi évaluer les risques de collision avec les gros navires ainsi que la perturbation sonore occasionnée par leurs moteurs. Longitude 181, partenaire de ce projet Listentoabyss, a embarqué avec l’équipe du professeur Hervé Glotin (LIS), équipe avec laquelle elle travaille depuis 2 ans sur les émissions sonores des cachalots de l’île Maurice.
Tester les possibilités du Drone de Sea Proven
Ce mois d’août, Véronique et François Sarano de Longitude 181 et l’étho-philosophe Baptiste Morizot, ont rejoint l’équipe de Hervé Glotin (Laboratoire d’Information et des Systèmes, LIS de Toulon) qui teste en mer les possibilités du drone Sphyrna mis au point par Fabien de Varennes de Sea Proven . Ce drone de 16 m, premier du genre, présente le double avantage d’être silencieux et de pouvoir rester longtemps sur zone, que ce soit en dérive ou en navigation autonome, alimentée par panneaux solaires. Pour ces essais, il a été équipé des micros analogues à ceux que Longitude 181 utilise depuis 2 ans pour enregistrer en 3D les cachalots de l’île Maurice, hydrophones couplés avec le processeur ultra véloce Jason. Cette fois, ce ne sont pas 3 mais 5 micros pour des enregistrements encore plus performants.
A l’écoute des cachalots
A bord du bateau qui accompagne le drone, le temps s’écoule au rythme des écoutes : toutes les heures, on stoppe le moteur et l’on descend l’hydrophone à 40 m de profondeur pour guetter, casque sur les oreilles, les clics qui signent la présence du cachalot. Dès qu’il sonde, en effet, l’animal émet ces sons brefs, à raison d’un clic par seconde environ, pour scanner les profondeurs obscures à la recherche des calmars. Lorsqu’un le cachalot est repéré, le drone est libéré et se laisse dériver sans bruit pour réaliser des enregistrements, grâce à la batterie de 5 hydrophones qui hérisse sa coque et au processeur ultra rapide mis au point par l’équipe DYNI de Toulon. La vélocité de ce processeur est telle qu’elle permet d’enregistrer une énorme quantité d’informations en une fraction de seconde, ce qui assure la très grande précision recherchée.
Des enregistrements concluants
Le premier cachalot est suivi pendant 2 heures, un temps correspondant à 2 plongées successives. Dès le dépouillement des premiers enregistrements, l’équipe constate que le système à 5 hydrophones fonctionne à merveille. Les micros, pourtant distants de moins d’un mètre les uns des autres, enregistrent bien les clics avec un léger décalage dans le temps. Cet infime décalage dans l’arrivée des ondes sonore sur les 5 micros est suffisant pour que, à l’aide des outils mathématiques nécessaires, l’équipe puisse calculer la trajectoire du cachalot et retracer sa plongée en 3D. Le procédé se révèle donc performant.
Ces tests devraient ouvrir la porte à des observations continues pour mieux suivre les cachalots lors de leurs plongées et apprécier leurs capacités à éviter les gros navires qui croisent au-dessus de leur garde-manger sous-marin.
Rejoignez LONGITUDE 181, Porteur de la voix de L’Océan !
Cet article A l’écoute des cachalots de Méditerranée… est apparu en premier sur Longitude 181.