Programme cachalots : la mission 2019 démarre en beauté !

La mission cachalots 2019 de Longitude 181 a démarré lundi 25 mars. Avec un triple objectif : suivre l’évolution du clan de Irène tordue qui s’est divisé en 2 groupes, faire de nouveaux prélèvements de peau pour compléter l’arbre généalogique avec les nouveau-nés et les mâles, enregistrer et localiser précisément en 3D les sons émis par les cachalots, à l’aide du nouveau prototype Jason à 4 micros. Grâce à une météo très favorable, l’équipe Longitude 181 a réalisé des enregistrements sons et vidéos exceptionnels qui laissent espérer mieux percer le « langage » des cachalots et comprendre les relations complexes qui se nouent entre les membres du clan.

Des résultats passionnants à l’issue de la première semaine

L’équipe Longitude 181 (Olivia, Jean, Véronique et François) rejoint René Heuzey, Axel Preud’homme et Navin Bhoodoonee pour poursuivre l’étude des cachalots de l’île Maurice, sous l’égide de la MMCO (Hugues Vitry). Les cachalots sont tous au rendez-vous ! Pas de disparition chez les jeunes, comme cela s’était produit en 2017 avec Baptiste. Pourtant, les globicéphales, eux aussi, sont toujours présents, comme en témoigne la confrontation dont nous avons été témoins le 27 mars.

Un clan qui s’étoffe et essaime !

La séparation du clan de Irène Gueule tordue, qui s’est produite l’an dernier, est totalement confirmée cette année. D’un côté, le groupe de Irène qui rassemble 17 cachalots, de l’autre celui de Vanessa, plus petit, avec 10 membres. Seule Claire, dont l’analyse ADN a montré qu’elle n’était pas de la même grande « famille », passe d’un groupe à l’autre.

Arthur a une petite sœur, Lana

Deux naissances : Irène a accouché d’une petite Lana, dans la nuit du 20 au 21 février. Lorsque René et Axel l’ont observée pour la première fois, elle avait son cordon ombilical et Irène saignait encore un peu. Heureusement, Yukimi était là pour l’assister. Depuis, bonne nounou, elle s’occupe beaucoup de la petite Lana. Irène aura attendu 6 ans pour donner une petite sœur à Arthur qui fêtera son anniversaire le 5 avril.

L’autre naissance a eu lieu dans le groupe de Vanessa. C’est Emy qui a eu un petit mâle : Alexander. Lors de la première observation, fin février, Alexander semblait déjà âgé de quelques mois. Bien qu’il soit souvent avec sa mère, il joue beaucoup avec la petite Chesna, née l’an dernier, et les 2 grands immatures Tâche Blanche et Eliot.

Sur la photo, Alexander et Chesna essaient ensemble de téter Emy

Contre toute attente, Eliot et Tache blanche sont donc toujours là, alors qu’ils atteignent leurs 8 ans ! Pourtant, il est admis que les jeunes mâles quittent leur clan vers 6-7 ans…

Deux grands mâles

Depuis le début des observations, deux nouveaux mâles se sont succédés : Daniel, que l’on a vu fin février, et Resa toute la deuxième quinzaine de mars. Ce dernier, qui semble très intégré, socialise longuement avec les jeunes, et passe du groupe de Irène à celui de Vanessa.

Des relations qui se confirment

Mina ne s’occupe pas beaucoup de Ali, contrairement à Lucy qui, comme elle l’avait fait pour Roméo, est beaucoup plus maternelle avec Daren. Elle l’allaite régulièrement. De leur côté, Germine, Miss Tautou et Roméo entretiennent toujours des relations fortes, alors qu’Arthur semble un peu plus solitaire.

Chez les 2 bébés de 1 an, le petit trou sur la caudale de Daren (à droite) permet de le distinguer de Ali (sur le devant). Germine, la nounou, est en arrière plan.

L’arbre généalogique s’enrichit

La collecte des squames se poursuit. Nous avons eu la chance de pouvoir récupérer des échantillons de peau des 4 plus jeunes : Ali, Alexander, Daren et Lana, ainsi que du grand mâle Resa. Ils confirmeront les liens mère /fils (fille) que nous avons notés visuellement. Quant à l’échantillon de Resa, il apportera des peut-être des clés : est-il le père de certains membres du groupe ? Tout comme les échantillons des autres grands mâles, prélevés l’an dernier, et qui sont actuellement en cours d’analyse dans le laboratoire BioGeMME de Jean-Luc Jung. L’arbre généalogique s’enrichit donc et, avec lui, notre compréhension des comportements et relations entre cachalots.

Des enregistrements sonores uniques

La version 2019 de Jason (enregistreur prototype à 4 micros et processeur hyper rapide), mise au point par l’équipe de Hervé Glotin / SMIOT, permet de localiser en 3D la source des sons de encore plus précisément que la version 2018 à 3 micros. Donc de savoir quel est le cachalot qui s’exprime dans le groupe qui nous fait face. Le 29 mars, nous avons eu la grande chance d’enregistrer d’innombrables échanges lors d’une socialisation de plus d’une heure ! Ainsi que de nombreuses séries de codas émises au cours de relations socio-sexuelles. Une formidable moisson qui demandera des années d’analyses pour en tirer toutes les informations !

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