Un récent rapport d’étude des contenus stomacaux des requins tués sur l’Ile de La Réunion est passé presque inaperçu tant il révèle de vérités bien gênantes pour les promoteurs de la chasse à tout prix.
Comme vous le savez, Longitude 181 est engagée depuis quelques années dans le collectif d’associations Réunionnaises et Métropolitaines de protection de l’environnement marin, qui, sur l’Ile de La Réunion, tente de faire entendre une voie médiane au delà des passions vengeresses contre les requins.
Nos propos, toutes ces années, étaient notamment de mettre en avant qu’un appâtage volontaire des requins opportunistes du large était en place (au profit de qui ?), et que les questions de pollutions marines n’étaient jamais abordées dans ce dossier, servant, là encore, très certainement des intérêts inavoués.
Au fil des captures réalisées dans le cadre des fumeux protocoles “Cap Requins”, des études systématiques des contenus stomacaux étaient effectués et consignés par les scientifiques locaux.
Il se trouve que les résultats de ces examens ont été publiés il y a quelques temps. Soyez certains que si ces résultats attestaient que ces “redoutables prédateurs” étaient des mangeurs d’hommes au long court, ils auraient fait la une de tous les médias locaux ouverts habituellement au sensationnel plutôt qu’à l’information journalistique impartiale.
Mais là, la discrétion est de mise, surtout dans le camp de ceux qui prônent l’intensification des captures y compris dans la Réserve Marine. L’appel d’offre qu’ils ont arraché à l’état est en cours et sans prévoir d’observateurs indépendants, en totale contre indication avec les avis des scientifiques reconnus en plus d’une atteinte prévisible à la biodiversité marine récifale déjà très endommagée sur l’Ile de La Réunion.
Aussi, il nous appartiens de vous livrer cette information qui gène tant de monde….
Quels sont les résultats qui figurent dans ce rapport ?
” Le travail sur l’écologie trophique a montré la dominance du poisson dans le régime alimentaire des deux espèces…”
Première révélation donc, les requins Tigres et Bouledogues sont des prédateurs des….poissons !
Mais le croustillant reste à venir dans la suite de la phrase :
“…, la plus grande diversité de proies chez le requin tigre et l’importance des déchets de pêche et d’organismes terrestre dans le régime alimentaire du requin tigre.”
Pendant toutes ces années, nous subissions les attaques les plus virulentes, y compris physiques, lorsque nous osions poser les problématiques des déchets de pêche et des pollutions terrestres. Nos détracteurs pensent ils maintenant que l’Université de La Réunion est complice d’un pseudo complot écologiste ?
L’Etat peut- il ignorer les éléments suivant dans la gestion globale de cette pseudo “crise” ? :
“Des animaux terrestres ont été retrouvés dans un tiers des estomacs de requin tigre et plus particulièrement des poulets, retrouvés dans 29 % des estomacs. La présence d’animaux terrestres dans le régime alimentaire des requins tigres n’est pas exceptionnelle (Dickens et al.2017). Elle traduit le caractère généraliste et opportuniste du requin tigre, et met également en évidence son rôle de recyclage des déchets organiques dans les écosystèmes côtiers. Une fréquence de poulets aussi élevée dans les estomacs pose des questions quand à l’origine de ces animaux. Contrairement aux autres animaux terrestres qui pourraient être arrivés en mer par les ravines, une aussi grande quantité de poulets, retrouvés régulièrement au cours de l’année ne semble pas relever d’un apport naturel et normal par les ravines. La présence d’un poulet dans un sachet plastique fermé par un double nœud ou celle d’individus quasiment intacts, laisse penser qu’il ne s’agit pas d’animaux morts et emportés par les ravines, mais plutôt d’animaux qui seraient utilisés lors de cultes en milieu littoral.”
Donc, si on ne veux pas de requins à la côte, ne serait il pas plus simple et moins coûteux de ne plus les attirer ?
Comment, après cette lecture ne pas sourire quand les détracteurs de la Réserve Marine accusent celle-ci de “garde manger pour les requins” ? C’est sur ce type d’affirmation, qu’ils entraînent aujourd’hui l’Etat à légitimer une campagne de pêche dans cette même Réserve Marine contre l’avis même de la population locale (cf la dernière enquête publique sur le sujet qui avait recueilli 81 % de contre et fait reculer la préfecture).
Mais continuons notre lecture :
“Parmi les poissons consommés par les deux espèces, une part non négligeable (environ 15 % en nombre et en masse) sont des déchets de pêche et de poissonneries. En particulier, la totalité des restes de grands poissons pélagiques retrouvés dans les estomacs des requins tigres et bouledogues sont des déchets (têtes, colonnes vertébrales, caudales,…).
Et pour finir en beauté, et là ce n’est pas un écologiste adhérent de Longitude 181 qui l’écrit : “…ces déchets pourraient contribuer à fixer les requins tigres et bouledogues ,dans une moindre mesure, à proximité des côtes.“
Les requins réunionnais ont décidément de bien surprenantes habitudes alimentaires contre lesquelles les solutions sont très compliquées à mettre en place…. les tuer sans discernement est tellement plus facile et lucratif….
Le document très complet est accessible ici : rapport_ecoreco-run
Nous vous invitons à faire part de vos commentaires à M. Le Préfet sur twitter : @Prefet974 ou par la boîte contact disponible sur www.reunion.gouv.fr
Faites vous entendre, faites entendre la Voix de l’Océan, c’est de notre patrimoine commun dont il s’agit, ne soyez pas complices en restant silencieux !
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